Metro 3 sort Bruxelles du bourbier

Metro 3 sort Bruxelles du bourbier

Le texte marécageux de Luckas Vandertaelen (DS le 16 mars '23*) sur le métro indique que certains Bruxellois ne sont toujours pas prêts à voir les avantages d'un transport public fort dans une petite métropole. Pourtant, un récent sondage de la STIB montre que les trois quarts des Bruxellois sont favorables à une nouvelle ligne de métro (dans la zone du tracé, ce chiffre atteint même 80 %). Rien d'étonnant à cela : une ligne de bus transporte 2 000 personnes par heure, une ligne de tram 5 000 et une ligne de métro 15 000. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.

Cela veut-il dire pour autant que la Région capitale est uniquement favorable aux investissements dans le métro ? Certainement pas : nous électrifions notre flotte de bus et nous construisons de nouvelles lignes de tram. L'ensemble coûte d'ailleurs aussi cher que la construction d'une nouvelle ligne de métro.

Et qui va payer ? Ces dernières années, Bruxelles a emprunté des sommes considérables à des taux d'intérêt très bas pour réaliser ces investissements. Une opération encouragée par les plus grands économistes : investir dans l'avenir, dit-on. Maintenant que les taux d'intérêt augmentent, cela ne peut évidemment plus durer. C'est pourquoi j'ai mis sur la table du gouvernement un plan financier clair pour la poursuite du financement dans les années à venir. Nous devrons faire des choix et des économies, c'est certain. Mais l'aide fédérale de Beliris nous aidera également (dans d'autres pays, d'ailleurs, le gouvernement national prend entièrement en charge de telles lignes de métro : c'est logique, puisque la moitié des passagers sont des Bruxellois, mais que l'autre moitié est constituée de navetteurs belges et de touristes internationaux). À cela s'ajoute le soutien de la Banque européenne d'investissement : la Commission européenne croit en ce projet durable et porteur de croissance. Et la redevance kilométrique intelligente Smartmove n'est pas exclue, quoi qu'en pensent certains.

Mais pourquoi construisons-nous maintenant cette troisième ligne de métro entre Forest et Evere ? Parce que cela fait partie de notre planification pour 2030 : il y aura des centaines de milliers de déplacements et nous ne voulons pas qu'ils se fassent tous en voiture. C'est évident, non ? Et pourquoi tant de monde ? Bruxelles comptait 900 000 habitants en 1976 lorsque les deux lignes de métro actuelles ont été inaugurées. Aujourd'hui, nous nous dirigeons vers 1,3 million de Bruxellois (nous avons donc gagné une ville de la taille de Gand ou de Liège au cours des dernières décennies). Une troisième ligne de métro est donc évidente ?

Une telle construction ne présente-t-elle pas d'inconvénients ? Malheureusement, il y en a. Mais l'erreur que nous commettions autrefois peut être évitée aujourd'hui. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, la ville a été littéralement éventrée pour le métro. Et en effet, il a fallu attendre plus de 20 ans après l'achèvement des lignes dans certains quartiers pour que les cicatrices en surface soient enfin effacées. Aujourd'hui, nous ne creusons que sous terre, avec beaucoup moins de perturbations en surface. Pas de nuisance ? Hélas si, mais contrairement à ce qui se passait auparavant, nous indemnisons les commerçants et leur proposons des solutions de remplacement. Tout fonctionne-t-il parfaitement ? Non. Mais ce ne sera pas non plus le cas lorsque nous construirons de nouvelles lignes de tram. Après tout, les grands investissements urbains s'accompagnent de désagréments temporaires.

Une fois les travaux terminés (je pense à la récente nouvelle ligne de tram 9 allant de Simonis à UZ Brussel et au Heysel), tout le monde se dit : waw, pourquoi ce tram n'a-t-il pas circulé plus tôt ? Il en sera de même avec la ligne 3 du métro. Ou peut-être pouvez-vous encore imaginer Bruxelles sans le métro actuel ?

Une ville n'est jamais finie. Une ville n'est pas non plus un village. C'est là que les choses se passent. C'est là que les investissements ont lieu. C'est là que se construit l'avenir.

Sven Gatz

Ministre bruxellois des finances et du budget

*: https://www.standaard.be/cnt/dmf20230315_98119717

Peter Dejaegher Woordvoerder / porte-parole a.i.
Amil Djellal Porte-parole adjoint FR, Cabinet du ministre Sven Gatz

 

 

Finances et Budget
A propos de Sven Gatz

Sven Gatz
Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Finances, du Budget, de la Fonction publique, de la Promotion du Multilinguisme et de l'Enseignement néerlandophone
Avenue des Arts, 9
1210 Bruxelles