Le Parlement bruxellois approuve le budget 2024
La session plénière du Parlement bruxellois a approuvé le budget 2024. Avec ce budget, le ministre compétent Sven Gatz ouvre la voie à un équilibre structurel pour la prochaine législature.
Après d'âpres négociations, le gouvernement est parvenu à conclure un accord sur le budget 2024 à la fin du mois d'octobre. Cet accord prévoyait notamment un plafond d'endettement de 210 %, afin de garantir des finances publiques plus saines. Il a également été convenu que la Région bruxelloise fera des économies sur les frais de personnel et de fonctionnement, les investissements et les subventions. Ainsi, le gouvernement réalisera des économies et des réformes à hauteur de 150 millions d'euros et clôturera le budget 2024 avec un meilleur résultat. L'objectif est de réduire le déficit budgétaire d'un quart. En parallèle, le gouvernement prévoit une réforme au niveau des recettes. Par exemple, la taxe de mise en circulation, les charges d'urbanisme et les amendes administratives en la matière seront indexées.
Au cours des dernières années, Bruxelles a dû faire face à la crise du pétrole, à la crise ukrainienne et à la crise de l'énergie. Le gouvernement souhaite maintenant supprimer progressivement la provision destinée à la crise de l'énergie. Les crises mentionnées ont également eu un impact sur la dette, qui a fortement augmenté sur une courte période. En conséquence, ce gouvernement et le prochain, plus rapidement que prévu au début de la législature, devront ramener les investissements stratégiques, tels que la construction d'une ligne de métro supplémentaire, la rénovation des tunnels ou l'électrification de la flotte d'autobus, dans l'objectif d'équilibrer le budget.
En outre, les crises ont entraîné une augmentation de l'inflation, ce qui a engendré des dépenses supplémentaires inévitables, telles que l'augmentation des charges d'intérêt et l'indexation des salaires des fonctionnaires, de la prime Be Home et des titres-services.
"Néanmoins, je suis convaincu qu'avec ce budget, la Région bruxelloise est en mesure de se diriger vers un budget en équilibre au cours de la prochaine législature", a déclaré le ministre Sven Gatz. "Avec les économies et les réformes sur lesquelles nous nous sommes mis d'accord lors de ce cycle budgétaire, nous faisons un pas important dans la bonne direction, et ce sans nouvelles taxes pour les Bruxellois. Le ministre a toutefois ajouté que cet équilibre ne devait pas se faire au détriment des investissements stratégiques, tels que les investissements dans les tunnels et le métro, qui profitent à la fois aux Bruxellois et aux navetteurs de Flandre et de Wallonie. Pour cela, le ministre se tourne également vers les autres entités du pays, "l'intérêt économique de notre capitale doit être lié à un financement adéquat".
Le déficit budgétaire de 2021 a encore été marqué par des mesures de soutien à la crise sanitaire et par la mise à disposition des fonds nécessaires à la relance de l'économie bruxelloise.
En 2022, alors que le pic de la crise du covid était passé, suite à la guerre en Ukraine, le gouvernement bruxellois fut confronté à une nouvelle urgence. Sur le plan budgétaire, il s'agissait de débloquer des fonds pour accueillir les réfugiés ukrainiens. La guerre en Ukraine et les sanctions économiques contre la Russie ont également entraîné une vague d'inflation en Europe. Cela a eu un impact important sur le budget 2022 et 2023. Outre l'indexation automatique des salaires des fonctionnaires, les dépenses publiques ont également connu une forte hausse des coûts de fonctionnement et d'investissement. Mais les entreprises et les ménages bruxellois ont également été touchés par cette vague d'inflation. Le gouvernement bruxellois a pris des mesures supplémentaires pour soutenir les ménages les plus vulnérables et les entreprises dépendantes de l'énergie. Malgré cela, le gouvernement est parvenu à réaliser des économies supplémentaires dans les dépenses structurelles.
Avec le budget 2024, nous pouvons heureusement laisser les crises derrière nous. Les crises de l'énergie et des réfugiés auront certes encore un impact sur le budget, mais moins que ces dernières années. Le budget 2024 fait un premier pas important en réduisant d'un quart le déficit budgétaire structurel. En raison de la hausse des taux d'intérêt, ces économies ne se traduisent pas encore entièrement dans le solde budgétaire, mais elles permettent d'atteindre un solde primaire qui maintient Bruxelles dans la ligne des objectifs budgétaires européens demandés.
Amil Djellal
Eva Vanhengel