Comment nous voulons poursuivre la promotion du multilinguisme
En 2019, mes partenaires de la coalition m'ont donné la possibilité de créer une nouvelle compétence dans la Région de Bruxelles-Capitale : la promotion du multilinguisme. Pour m'aider, j'ai créé un Conseil du multilinguisme, présidé par Philippe Van Parijs. Nous avons organisé annuellement une Journée du multilinguisme et lancé des appels à projets pour des initiatives en faveur du multilinguisme dans le secteur culturel, sur le lieu de travail et dans l'enseignement.
J'ai écrit un livre sur le multilinguisme : "L'avenir sera multilingue. Bruxelles comme laboratoire", qui a été présenté et discuté lors d'une journée d'étude. Il a été publié en néerlandais, en français et en anglais et j'espère qu'une traduction en arabe sera bientôt disponible sur le marché.
Ces dernières années, le multilinguisme s'est encore davantage inscrit dans l'ADN bruxellois. L'époque du bilinguisme typiquement bruxellois est définitivement révolue, bien qu'officiellement la capitale ne compte toujours que le néerlandais et le français comme langues officielles. Le français était alors la langue dominante de la majorité et le néerlandais celle de la minorité.
Aujourd'hui, plus de 100 langues différentes sont parlées à Bruxelles, par des Bruxellois de quelque 180 nationalités différentes. C'est ainsi que Bruxelles, aujourd'hui capitale européenne, est devenue l'une des villes les plus diverses et les plus cosmopolites du monde. De plus, la réalité linguistique à Bruxelles continue d'évoluer.
Quelques chiffres pour illustrer ce propos : depuis 2000, le nombre de personnes qui ont déménagé à Bruxelles est supérieur au nombre de personnes qui y vivent aujourd'hui. En 40 ans, le pourcentage d'élèves des écoles néerlandophones qui ne parlent pas le néerlandais à la maison est passé de 4 à 74%. Et aujourd'hui, presque autant de policiers bruxellois reçoivent une prime pour leur connaissance de l'anglais que pour leur connaissance du français (pour les néerlandophones) ou du néerlandais (pour les francophones).
Que pouvons-nous faire d'autre dans le domaine du multilinguisme ? Le Conseil du multilinguisme a rédigé un mémorandum détaillé sur le sujet, que vous pouvez trouver sur notre site web BeTalky (https://site.betalky.brussels/fr/ ). Permettez-moi de citer quelques-unes des propositions du Conseil. Par exemple, le Conseil veut permettre l'utilisation de langues autres que le français et le néerlandais dans tous les contacts avec le public et dans la communication des services communaux et régionaux de Bruxelles, partout où cela s'avère utile. Il milite également pour la création d'écoles bilingues à Bruxelles, pour réorganiser les périodes de vacances des écoles néerlandophones à l'instar de la Fédération Wallonie-Bruxelles et des Pays-Bas, avec des vacances d'été plus courtes, réduisant ainsi la perte de connaissances (linguistiques).
Le Conseil du multilinguisme a dressé une nouvelle longue liste de recommandations visant à développer le multilinguisme à Bruxelles, qu'il a adressée aux candidats bruxellois aux élections fédérales, régionales et communales du 9 juin respectivement. Vous pouvez également trouver ces recommandations sur le site web BeTalky. Enfin, dans mon livre "L'avenir sera multilingue", j'ai écrit dans le dernier chapitre "Projet d’une Bruxelles multilingue", un plan en dix points sur lequel nous devons continuer à travailler après les élections.